Le piège de la focalisation sur le (seul) climat : partie 3
Retrouvez la partie 1 ici et la partie 2 ici.
Pourquoi c’est un problème
Peu défendent explicitement l’idée de décarboner à tout prix, quoi qu’il en coûte environnementalement ou presque. Mais dans les faits, de nombreuses décisions, en mettant le climat sur un piédestal, s’en rapprochent.
En juin dernier, le Medef justifiait ainsi la non-prise en compte de la biodiversité et de l’artificialisation des sols dans le volet « environnement » du plan de relance qu’il proposait : « nous nous sommes fixés la décarbonation en priorité n°1. L’artificialisation des sols, par exemple, n’est pas apparue spontanément quand on a réuni nos 80 fédérations pour voir ce qui ressortait comme faisant partie des 10 ou 12 mesures du plan de relance vert ».
Il faut rappeler ici pourquoi ce type d’approche pose problème, et n’a, au fond, pas grand sens.
→ D’abord parce que ces enjeux sont étroitement liés et imbriqués. S’il est vrai que limiter le réchauffement climatique doit permettre, toutes choses égales par ailleurs, de mieux protéger la biodiversité, la réciproque est également vraie, or celle-ci reste trop souvent oubliée. En réalité il sera bien difficile de limiter durablement le réchauffement sans mesures directes pour protéger la biodiversité et les sols.
→ Qui plus est, la biodiversité doit être protégée en tant que telle, et non simplement en tant que moyen de limiter le réchauffement. La question n’est (seulement) éthique et patrimoniale, mais bien vitale pour l’homme. Robert Watson, le président de l’IPBES, l’affirmait en 2019 : « notre destruction de la biodiversité et des services écosystémiques a atteint des niveaux qui menacent notre bien-être au moins autant que les changements climatiques ».
Non seulement décarboner n’est donc pas suffisant, mais certaines voies envisagées pour décarboner menacent les milieux naturels (pour plus de détails, lire par exemple ce papier). Pour ne citer ici qu’un seul exemple, « « l’éléphant dans la pièce » des scénarios bas-carbone est la question de la biomasse énergie », estiment plusieurs spécialistes dont Harold Levrel, chercheur au Cired, qui alertent sur le « recours massif à cette forme d’énergie au niveau mondial » dans les scénarios médians pour respecter l’accord de Paris. Déployer massivement la production énergétique de biomasse implique en effet des besoins gigantesques en terres et en eau, qui pourraient « induire des changements irréversibles sur le système Terre ».
Les risques d’une politique environnementale mettant le climat sur un piédestal
Comme le dit le chercheur Luc Semal, « les scénarios de transition énergétique qui veulent nous faire passer à 100 % de renouvelables sans réduire le niveau de confort énergétique impliqueraient des conséquences dramatiques pour la biodiversité ».
Récemment, une grande étude de l’Université de Princeton a modélisé un scénario où les Etats-Unis atteindraient la neutralité carbone en 2050. Cette étude fait l’hypothèse du déploiement d’un immense plan de décarbonation, fondé sur un « effort gargantuesque pour ériger des panneaux solaires et des éoliennes ».
Le résultat de l’étude est frappant : « il faudra recouvrir le pays d’environ 590 000 km² de turbines et de panneaux, soit environ un dixième de la superficie des États-Unis. En vous promenant le long d’une plage donnant sur l’Atlantique, vous aurez alors de fortes chances de voir des énergies renouvelables dans toutes les directions, sur une surface océanique de la taille de la Belgique parsemée d’immenses éoliennes offshore. »
Est-ce un futur souhaitable, en sachant les impacts d’un tel scénario non seulement sur les paysages mais aussi sur le vivant, sur les ressources en eau, sur le degré d’extractivisme nécessaire, etc. ? A chacun de se faire son point de vue. Mais il est essentiel ici d’apporter une précision : l’étude partait de l’hypothèse que les modes de vie ne changeraient pas (pas de changement de régime alimentaire, ou de réduction drastique de l’aviation, par exemple). C’est, globalement, la ligne que suivent aujourd’hui les Etats-Unis, quand bien même Joe Biden a la délicatesse de ne pas le dire abruptement comme Georges Bush père (« le mode de vie américain n’est pas négociable », 1992). D’autres voies sont pourtant possibles.
Ce scénario prospectif n’est peut-être, du reste, qu’une première étape. A mesure que l’on avance dans le temps, en restant sur les trajectoires « business-as-usual » actuelles, les mises en garde contre les risques d’effets collatéraux de mesures « climatiques » risquent d’être (encore) moins audibles.
Du reste, ces mises en garde commencent d’ores et déjà à être écartées, comme je l’écrivais en conclusion du numéro sur la capture du carbone : « La journaliste Elizabeth Kolbert, qui publie un nouveau livre sur la question climatique après avoir remporté le prix Pulitzer pour le précédent, dit à propos des techniques de géoingénierie que « nous avons peut-être dépassé le stade d’avoir le luxe du choix de les déployer ». Elle estime que « l’argument le plus fort » en faveur de mesures de géoingénierie — y compris les plus farfelues — est : « Quelle est l’alternative ? ». On voit donc se profiler l’émergence d’un nouveau « There is no alternative », cette fois-ci appliqué au cas du réchauffement climatique. Or, faire croire à l’absence d’alternatives aux tentatives technologiques incertaines, pour certaines désespérées, revient à faire le jeu de ceux qui refusent de voir l’autre chemin ».
Aurélien Barrau le formule plus explicitement : « Il existe une tendance très marquée à considérer le climat en priorité, pour l’importance qu’il joue dans la continuité des activités humaines. C’est gravissime, parce qu’à cette aune, le jour venu, la géo-ingénierie s’imposera, quitte à pourrir ce qui reste de vie dans les océans, par exemple. On n’aura rien appris et tout perdu. Seule la priorité à la protection du vivant peut inverser le processus de destruction (climat inclus, bien entendu). »
Comment expliquer la priorité accordée au climat par rapport à la biodiversité ?
« Sur la question environnementale, la biodiversité est le sujet le moins bien compris des économistes, eux qui ont déjà beaucoup de mal à intégrer la question climatique » estimait en 2019 l’économiste Gaël Giraud.
Pour Guillaume Sainteny, « la monétarisation de plus en plus fréquente du changement climatique a pour conséquence d’en faire un « objet environnemental » plus « sérieux » que d’autres, [qui seraient] plus difficilement chiffrables ». Il ajoute que « cette monétarisation contribue aussi à transformer le changement climatique en enjeu [et donc en opportunité] économique, devenant potentiellement plus légitime que d’autres sujets environnementaux ».
Jean-Marc Jancovici, sur la même ligne, complète l’explication : « le climat dispose d’éléments favorables pour pousser les acteurs à regarder le problème :
- Il a un guichet unique d’accès à l’information scientifique actif depuis longtemps (le GIEC),
- Il y a un seuil planétaire pour les émissions à ne pas dépasser (3000 milliards de tonnes de CO2 en cumulé de 1850 à 2100),
- La nuisance se monétarise (prix du carbone mais pas que).
La biodiversité n’a pas cela. Son GIEC (IPBES) est récent, la tonne équivalent grenouille jaune reste à inventer, et le seuil quantifiable est difficile à établir ».
Par ailleurs, il est probable que le manque de considération à l’égard de la biosphère vienne de loin : comme le biologiste et botaniste Francis Hallé le soulignait, « les Grecs anciens (Aristote, Platon et les autres) ont établi une hiérarchie entre les formes de vie, avec l’homme au sommet, en dessous les animaux, en dessous encore les plantes et en bas les pierres. Comme les plantes ne bougent pas et qu’elles ne font pas de bruit, ils en ont déduit que c’était une forme de vie sans intérêt. Cet héritage intellectuel est resté très prégnant ».
Dès lors, que peut-on souhaiter ?
Dans son ouvrage, Guillaume Sainteny s’efforce de déconstruire un à un les motifs qui justifieraient la priorité accordée à la lutte contre le réchauffement. Il consacre en particulier un chapitre au cas de la France (« le primat climatique est-il justifié en France ? », où il répond par la négative, point par point). Il estime notamment qu’aucune raison ne justifie de placer le climat au-dessus de la biodiversité dans les politiques publiques, a fortiori en France au vu du caractère exceptionnel de notre biodiversité, du rythme de dégradation de celle-ci, et des leviers (« au moins aussi nombreux que pour le climat ») dont le pays dispose pour jouer un rôle de leadership international en la matière.
Faut-il, dès lors, suivre les préconisations de Guillaume Sainteny ? Cela dépend des points.
Il est difficile d’être en désaccord lorsqu’il écrit qu’une bonne politique climatique est celle qui « privilégie les mesures dont les bénéfices environnementaux extra-climatiques sont les plus élevés, à gain climatique égal », et qui « évite les mesures climatiques les plus défavorables à l’environnement ».
Dans cette perspective, il regrette notamment que « la plupart des évaluations socio-économiques des mesures climatiques se contentent de comparer les coûts à la tonne de CO2 évitée », ce qu’il juge nettement insuffisant.
A la place, « il conviendrait de procéder à une analyse coûts/avantages des dispositions environnementales et climatiques les unes par rapport aux autres. Ne pas procéder de la sorte revient à considérer les mesures climatiques comme étant supérieures aux autres mesures environnementales, même dans le cas où elles n’atteignent que médiocrement leur cible et/ou à un coût très élevé ».
Mais son approche est problématique lorsqu’elle donne l’impression — ce qui est le cas une partie du livre — de remettre en cause l’ampleur du problème climatique et la nécessité d’employer les grands moyens pour s’y attaquer (Le Figaro parlait d’ailleurs de climato-relativisme à la sortie du livre).
Il parait préférable de raisonner dans l’autre sens : dit clairement, « il faut hisser la crise de la biodiversité au même niveau que la crise climatique », comme l’appelait un spécialiste, Florian Kirchner, dans Libération début mars.
Or en la matière, le défi est encore de taille. Au niveau mondial, aucun des vingt objectifs de protection de biodiversité fixés il y a dix ans pour la période 2011–2020 n’ont été atteints, selon le bilan effectué en 2020 par les Nations Unies.
Comme l’écrivaient en 2017 les chercheurs Philippe Grandcolas et Roseli Pellens du Muséum national d’histoire naturelle, « pour beaucoup, la crise de la biodiversité demeure un évènement de moindre importance [que la crise climatique], dont les conséquences pour les humains resteraient purement éthiques ou patrimoniales. On trouve triste de voir décliner les populations d’éléphants, de baleines, d’oiseaux, mais ce n’est pas aussi grave que certains drames humains, comme les famines ou les exodes causés par le changement climatique. C’est ici une lourde erreur car perte de biodiversité et changement climatique sont intimement liés et ont ensemble des conséquences dramatiques pour l’humanité ».
Ce dernier point est essentiel : il ne s’agit pas seulement de rehausser la biodiversité dans les priorités, mais bien aussi de mieux articuler politiques climatiques et politiques de protection de la biodiversité et des terres.
Un besoin capital : décloisonner les travaux sur le climat et la biodiversité
Ce point a fait l’objet d’une note spécifique du l’Iddri en 2019. Les spécialistes de l’Iddri y déploraient le « cloisonnement des réponses » apportées aujourd’hui à ces enjeux, et défendaient notamment une proposition : « redéfinir l’ambition climatique » autour de la formulation suivante : « limiter l’augmentation de la température à 1.5°C par des trajectoires de réduction des émissions compatibles avec la biodiversité et la sécurité alimentaire ».
En cohérence avec cette formulation, l’Iddri recommandait notamment de s’abstenir de suivre, parmi les scénarios présentés par le GIEC pour rester sous les 1,5°C, le scénario ayant recours de façon intensive à la bioénergie avec captage et stockage du carbone (BECCS) : « ce scénario n’est pas compatible avec les objectifs de biodiversité » écrivaient les auteurs, et impliquerait un usage trop intensif en terres et en eau.
L’Iddri citait même une étude montrant qu’un monde à 1,5°C avec un déploiement massif de BECCS aurait un pire impact sur la biodiversité qu’un monde à 4°C sans usage de bioénergie !
Rappelons, pour le contexte, que le GIEC ne « préconise » rien, contrairement à ce qui est parfois dit : il présente un ensemble de scénarios pour rester sous les 1.5°C ou les 2°C, sans recommander d’en suivre certains plutôt que d’autres. Il est donc permis de considérer que certains scénarios présentés par le GIEC sont peu souhaitables, pour des raisons qui peuvent dépasser le seul sujet du climat.
A l’avenir, il sera important que les communautés de recherche sur le climat et la biodiversité mènent plus de travaux en commun. Même si l’intégration des enjeux climat et biodiversité a fortement progressé ces dernières années, beaucoup reste à faire : les collaborations directes entre l’IPBES et le GIEC restent encore rares, même s’il est probable qu’elles se développent à l’avenir. Pour plus d’informations à ce sujet, je vous renvoie vers ce compte-rendu intéressant (« Rencontres entre experts français de l’Ipbes et du Giec », février 2021).
Trois autres besoins clefs
Au-delà de ce besoin, et au-delà des propositions de politiques publiques pour mieux protéger la biodiversité (voir notamment celles du Conseil d’Analyse Economique), trois besoins me semblent essentiels :
1/ Un besoin de formation
Si les formations au changement climatique commencent à se multiplier (notamment grâce aux Fresques du Climat), de même que les appels à généraliser ces formations (grâce à diverses organisations et personnalités), la biodiversité est encore très loin de susciter la même dynamique. Former autant aux enjeux climatiques qu’aux enjeux de biodiversité apparaît donc nécessaire.
Ces formations pourraient chercher à 1/ mieux faire connaître l’étendue des apports permis par la biodiversité, 2/ à expliquer ses articulations avec le climat, et 3/ à lever certaines idées reçues à son sujet. Un exemple parmi d’autres est évoqué ici par les spécialistes P. Grandcolas et R. Pellens : « les écosystèmes ne sont pas uniquement régis par quelques espèces abondantes et communes dont il serait plus facile de préserver l’existence. Les espèces rares — et précisément plus fragiles du fait de leur rareté — assument souvent des rôles écologiques majeurs malgré leur faible importance numérique ». Or, « il est souvent difficile de faire comprendre ce type de résultats peu compatibles avec notre vision dominante de l’ingénierie agronomique, dans laquelle l’homme pense pouvoir gérer durablement des systèmes simplifiés ».
Plus globalement, il faudrait réussir à faire comprendre en quoi la planète est « une affaire d’associés », comme Erik Orsenna l’écrit dans l’un de ses derniers livres. En la matière, nous aurions pu espérer un changement de regard avec la pandémie (cf numéro d’il y a un an sur les liens pandémies — érosion de biodiversité) mais nous en sommes encore loin, du moins à en juger par la déclaration de Jean Castex selon lequel ce type de crise ne survient…« qu’une fois par siècle » ! Il semble donc qu’une formation dédiée auprès de certains décideurs ne soit pas de trop, afin d’expliquer en quoi « la crise de la 6e extinction n’est pas qu’une préoccupation pour les défenseurs des droits des animaux », mais bien en quoi « elle nous concerne tous », pour citer P. Grandcolas et R. Pellens.
2/ Un besoin méthodologique
Puisque mesurer l’empreinte carbone ne suffit pas, des initiatives se développent pour aider les entreprises à mesurer leur empreinte biodiversité. Ainsi la Caisse des Dépôts Biodiversité a lancé en 2020 le Global Biodiversity Score (GBS), qui continue d’être amélioré. De même, le Science Based Targets Network (SBTN) construit des méthodologies fondées sur la science pour aider les entreprises à réduire leurs impacts sur la biodiversité. Ces initiatives, récentes, restent à affiner et déployer largement.
Plus globalement, il sera important, au cours des prochaines années, de déployer des méthodes de calculs d’impact environnemental plus complètes que les méthodes monocritères (comme l’est le Bilan Carbone®). Il y a trois ans, la Commission européenne est justement parvenue à un consensus autour une méthode, dite PEF / OEF, qui rassemble 16 catégories d’impact (changement climatique, impact sur la biodiversité, consommation d’eau, utilisation des sols, émissions de particules fines, épuisement des ressources…). Cette méthode encore méconnue et peu déployée est défendue par certains acteurs, qui appellent à la généraliser (cf ce podcast pour des précisions).
Par ailleurs, un autre axe important consiste à adapter les systèmes comptables à la transition écologique : c’est tout l’enjeu de la comptabilité écologique, pour laquelle il existe en France une chaire de recherche dédiée.
3/ Un besoin de vigilance
Enfin, il faudra être particulièrement vigilant à l’avenir vis-à-vis des nouvelles actions de décarbonation, afin d’éviter celles aux potentiels effets collatéraux destructeurs. Evidemment, la mise en garde vaut d’autant plus s’agissant des « tentatives de la dernière chance » qui ne manqueront pas d’être défendues par certains acteurs (comme la géo-ingénierie solaire, via par exemple l’injection d’aérosols dans la stratosphère).
Ajoutons, pour terminer, qu’il faut espérer que les militants climatiques soient en première ligne pour défendre sur le même plan climat et biodiversité, sans nourrir d’ambiguïté à ce sujet (cf notamment l’article « Does Extinction Rebellion care about nature? »).
Conclusion
“La crise écologique trouve son origine dans une défaillance de sensibilité à l’égard du vivant” (Baptiste Morizot). Elle n’est pas réductible aux seules questions de quantités de CO2 comme certains voudraient y croire ou le faire croire — ce qui implique, par exemple, qu’une taxe carbone ne saurait être une solution suffisante. Toute politique qui ciblerait spécifiquement l’enjeu climatique en l’isolant des autres préoccupations environnementales ne saurait viser juste.
En particulier, décarboner doit aller de pair avec protection de la biodiversité sans que la première ambition ne se déploie au détriment de l’autre ; or cet impératif est encore loin d’être suffisamment intégré. Il faut privilégier les mesures qui contribuent simultanément à préserver le climat et la biodiversité (et les terres), ce qui passe en particulier par donner la priorité aux « solutions fondées sur la nature » qui favorisent les puits de carbone naturels.
Cela étant dit, il faut être clair : nous ne pourrons pas couper à des arbitrages qui porteront tous leur lot d’inconvénients. Il faut s’enlever de la tête l’idée d’un « Green New Deal » optimal dans l’absolu, satisfaisant à tout point de vue, qui nécessiterait seulement de la « volonté politique » pour financer une « transition écologique » à coup de milliards. Aucun plan de décarbonation ne peut prétendre être idéal objectivement, « non-idéologique ». Plusieurs chemins peuvent aboutir à un même horizon climatique (1.5°C, 2°C, etc.) ; or selon le chemin emprunté, les impacts seront très différents sur l’environnement et nos sociétés, avec des conséquences très concrètes (en termes de sécurité alimentaire, ressources en eau, santé, emplois…).
Toutes ces questions relèvent de choix de société, forcément clivants. C’est ce qu’on appelle de la politique, dans le sens premier du mot.
Une question décisive, et encore taboue à bien des égards, se pose en particulier : celle du degré de sobriété à adopter, ainsi que, plus globalement, de l’ampleur, du rythme et de la nature des changements de mode de vie à effectuer. Refuser de toucher à ces paramètres revient à poursuivre dans une voie similaire à celle d’aujourd’hui — malgré tous les beaux plans de « décarbonation » annoncés ou espérés — et à devoir en subir, plus tard, les conséquences.
***
NB : j’ai surtout abordé la question de la biodiversité dans cet article, pour ne pas le rallonger excessivement, mais il aurait pu être question aussi, bien entendu, de bien d’autres risques environnementaux (épuisement des océans, pollutions, crises des rendements agricoles, risques sur les ressources, etc.), essentiels eux aussi.
Cet article est issu de Nourritures terrestres, la newsletter sur les enjeux de la transition écologique (lire numéros précédents ici).
Le lien pour partager l’article est celui-ci.
Vous pouvez soutenir ce travail sur ma page Tipeee. Je vous dis à bientôt pour le prochain numéro !